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Nigel Topping

Nigel ToppingChampion de haut niveau pour l’action climatique à l’ONU, COP26

13 juillet 2021

COP 26 : Objectif net zéro

Nigel Topping a été nommé Champion de haut niveau pour l’action climatique par le gouvernement britannique, en préparation de la conférence de l’ONU sur le changement climatique, la COP26. Il a été le PDG de We Mean Business, une coalition d’entreprises qui s’efforce d’accélérer la transition vers une économie à zéro émission de carbone. Nigel s’est adressé aux clients d’AXA IM dans le cadre d’un webinaire de notre série Tomorrow : Reinvented consacré à l’investissement responsable.

Contenu orginal: AXA IM

La pandémie de coronavirus n’a pas affaibli l’attention portée à la lutte contre le changement climatique. En réalité, c’est presque le contraire qui s’est produit. Alors que certains pays commencent à se remettre sur pied, cette période offre une réelle opportunité de bâtir des économies plus propres, plus saines et plus résilientes. La pandémie nous a peut-être fait prendre conscience qu’une situation peut très mal tourner si nous ne prenons pas les choses en main. Elle nous a incités à nous montrer plus audacieux – ce que démontre notre volonté plus ferme de lutter contre le changement climatique au niveau mondial. Et c’est l’opportunité économique majeure du 21e siècle.

L’Accord de Paris issu de la COP21 qui s’est tenue en 2015 a fixé un objectif de limitation du réchauffement mondial inférieur à 2° C puis à 1,5° C par rapport aux niveaux préindustriels, et mis en place un « effet-cliquet » de cinq ans pour les gouvernements dont la COP26, en 2021, constituera le premier véritable test.

En l’état des choses, dans les pays du Nord, nous nous dirigeons vers une hausse de 3° C, ce qui se révèlerait catastrophique en termes de souffrance humaine et d’impact économique. Plusieurs études indiquent qu’un scénario à 3° C entraînerait une baisse de 18 à 20 % de la production économique mondiale [1]. Le Rapport spécial établi par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) concernant les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5° C met en évidence les effets dévastateurs d’une augmentation d’un demi-degré seulement sur les populations, les économies et la planète elle-même.

Pour atteindre l’objectif du « net zéro » d’ici 2050, il faudrait avoir réduit de moitié les émissions mondiales de carbone à l’horizon 2030, alors que nous n’avons pas même commencé à infléchir la courbe. Mais il y a quand même une bonne nouvelle. De fortes dynamiques sont à l’œuvre au niveau national, avec la récente adhésion des États-Unis à l’Accord de Paris et l’engagement de plusieurs pays dans l’objectif net zéro, notamment les USA, la Chine, le Royaume-Uni et le Japon. En outre, les efforts d'adaptation et d'amélioration de la résilience des communautés et des habitats naturels s’accélèrent de manière flagrante partout dans le monde.

Mais pour que la COP26 soit un succès, nous devons prendre conscience qu’il y a encore beaucoup à faire. Si certains progrès sont indéniables, il faut continuer à renforcer les ambitions gouvernementales pour rester sous le seuil de 1,5° C.

En tant que communauté d’individus, une réflexion collective s’impose sur la manière d’opérer cette transition sans laisser personne sur le carreau. C’est un vrai challenge, par exemple, lorsque des communautés entières, depuis des générations, dépendent de la combustion du charbon. Mais nous avons suffisamment de temps pour planifier cette transition et instaurer une véritable coopération entre les employeurs et les responsables politiques.

Au Royaume-Uni, par exemple, le Groupe de travail sur les emplois verts s’est engagé clairement et courageusement à soutenir une transition équitable vers une économie à faible émission de carbone, et les constructeurs automobiles ont emboîté le pas ces dernières semaines avec des promesses d’investissements massifs. La transition énergétique va nécessiter une requalification de tous les maillons de la chaîne, et ce dans tous les secteurs, des fabricants de véhicules jusqu’aux mécaniciens.

Vers une relance plus verte

J’estime qu’à l’heure actuelle, les mesures de relances économiques ne sont pas assez vertes et que l’ancienne économie est encore trop soutenue, alors qu’il faudrait saisir cette occasion d’accélérer la transition. On continue d’investir des capitaux dans des industries extrêmement polluantes au moment même où les décideurs politiques devraient profiter de ce tournant pour s’en détourner.

En parallèle, des milliers de milliards de dollars sont injectés dans les pays riches, tandis que les économies émergentes et en développement bénéficient d’un soutien très limité. J’ai l’espoir de voir apparaître de plus en plus de mouvements en termes d’actions relatives à la dette et d’allocations de droits de tirage spéciaux – des avoirs de réserve internationaux créés par le FMI. C’est vers les économies en développement que vont se diriger la plupart des investissements dans les infrastructures au cours des vingt prochaines années : ces investissements doivent être verts, et non bruns. 

Nous devons continuer à mobiliser des financements. Les pays riches se sont déjà engagés à mobiliser conjointement un minimum de 100 milliards de dollars par an en faveur du climat [2] ; parallèlement, il faut absolument mobiliser et stimuler des financements privés beaucoup plus importants.

Nous avons lancé la campagne mondiale « Race to Zero » qui vise à rallier les dirigeants et les soutiens de l’économie réelle. Cette coalition représente à l’heure actuelle 31 régions, 733 villes, 3 067 entreprises, 624 établissements d’enseignement, 173 investisseurs et plus de 3 000 hôpitaux de 37 établissements de santé. Nous avons publié des pistes d’actions en faveur du climat, sous forme de feuilles de route, pour atteindre le net zéro dans chaque secteur d’activité, et identifié les principales avancées qui ont été faites dans chacun d’eux, afin de marquer très clairement les étapes à franchir.

D’autre part, nous travaillons en étroite collaboration avec Mark Carney, envoyé spécial des Nations Unies pour le financement du changement climatique et ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, sur le lancement de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, qui rassemble aujourd’hui 250 entreprises représentant plus de 88 milliards de dollars d’actifs, engagées dans des initiatives de financement pour atteindre le net zéro.

La transition du secteur financier

La transition énergétique doit bien évidemment être financée, et c’est la transformation du secteur financier qui soutiendra cette mutation. De la simple compréhension du risque climatique et des efforts de divulgation qui lui sont liés (grâce au travail de la Task Force on Climate-Related Financial Disclosures), nous sommes en train de passer à une véritable focalisation sur l’alignement, qui consiste à s’assurer que toutes les décisions d’investissement soient bien alignées sur l’objectif net zéro.

Plus de 70 % de l’économie mondiale a déjà pris cet engagement, mais les conclusions des prochains rapports scientifiques, attendues en août, prouveront que cela ne suffit pas. 

Le secteur financier a un rôle crucial à jouer dans la préparation de la COP26. J’appelle instamment les entreprises et les sociétés financières à rejoindre l’initiative Race to Zero, qui prévoit notamment des actions spécifiques au domaine de la finance, comme par exemple la Net Zero Asset Managers Initiative ou l’alliance Net Zero Asset Owner convoquée par les Nations Unies – ou tout autre dispositif qui leur serait adapté pour atteindre le net zéro. La décarbonisation de certains secteurs exige des capitaux très élevés, et l’accent doit être mis sur des objectifs réalistes à court terme, parallèlement aux défis majeurs que représentent la sortie progressive du charbon et la limitation de la déforestation. Nous nous trouvons actuellement à un point d’inflexion : la transition est désormais inévitable. Il ne faut surtout pas attendre que d’autres donnent le signal du départ. C’est une course à laquelle nous devons tous participer si nous voulons remporter la victoire.

La version française est une traduction de l’article original en anglais, à des fins informatives exclusivement. En cas de divergences, l’article original en anglais prévaudra.

[1] Impact prévu sur le PIB mondial d'ici 2050 selon différents scénarios par rapport à un monde sans changement climatique : -18 % si aucune mesure d'atténuation n'est prise (augmentation de 3,2° C) https://www.swissre.com/media/news-releases/nr-20210422-economics-of-climate-change-risks.html
[2] https://unfccc.int/resource/docs/2009/cop15/eng/l07.pdf

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